La Cité collégiale se penche cette année sur la formation en compétences interculturelles de son personnel. (Publication originale de ce billet dans Innovacite.com)
Quelques chiffres importants à garder en tête et qui expliquent les raisons derrière la mise en place de cette formation :
- Les enquêtes nationales auprès des ménages de 2006 et de 2011 indiquent qu’une personne sur cinq est né à l’étranger.
- En Ontario, le Livre blanc sur l’immigration francophone en Ontario, sortie en mai 2017, propose des solutions pour atteindre l’accueil du nombre projeté d’immigrants (1) afin de vitaliser la communauté francophone et le développement économique de la province. Actuellement, malgré la création en 2012 de la Stratégie ontarienne en matière d’immigration et sa révision en 2016, la cible visée de 5% en immigration francophone n’est pas atteinte et le taux actuel se situe en-dessous de 2%.
- Selon le Ministère des Affaires civiques et de l’Immigration de l’Ontario, le nombre d’immigrants francophones de 1ère génération arrivé en Ontario de 2010 à 2016 présente une baisse puis une légère remontée en 2016
- De 2004 à 2014, La Cité a tenu un sondage sur la diversité ethnique des étudiants.
- Selon le nombre de répondants à ce sondage, on peut constater une augmentation dans le nombre de présence d’étudiants issus de l’immigration. Le tableau 2 ci-dessous en présente les données obtenues de 2004 à 2014.
©Proulx,L., 2017
- La réussite scolaire : selon des données obtenues de La Cité (2004-2015), les étudiants issus de l’immigration, tant la première que la deuxième génération, tendent à moins bien réussir que la moyenne des étudiants en général. Le tableau ci-dessous indique les moyennes pondérées par semestre de ces trois groupes.
©Proulx,L., 2017
- Les apprenants autochtones (2) de l’Ontario tendent à poursuivre les études postsecondaires au collégial davantage qu’à l’université. Par exemple, le recensement de 2006, indique que 36 % des Autochtones de l’Ontario âgés de 25 à 64 ans ont obtenu un diplôme collégial ou un certificat professionnel alors que 9 % détenaient un baccalauréat.
- Les défis de la population autochtone au postsecondaire peuvent se résumer en cinq points (voir annexe B, p. 43-44) :
- l’âge l’obtention du diplôme secondaire se fait souvent après 24 ans puisqu’ils ont décroché durant l’adolescence; les responsabilités communautaires et familiales limitent la poursuite des études au postsecondaire;
- qui dit communautés nordiques dit aussi réalité plus difficile pour accéder aux nouvelles technologies, à l’éducation et à des programmes particuliers, sans oublier le coût de la vie plus élevé pour les besoins de bases (électricité, alimentation, déplacements, etc.);
- les Autochtones ne sont pas tous admissibles au financement pourvu par le Gouvernement pour couvrir les frais d’études et de subsistance;
- les méthodes pédagogiques et l’évaluation des connaissances acquises incompatibles au mode d’apprentissage et de vie de cette population;
- la diversité des groupes autochtones présente des défis propres à chacun de ses sous-groupes : Métis, Inuit, femme autochtone, population urbaine ou non urbaine.
- Bref, plusieurs défis pour les enseignants qui viennent s’ajouter à leurs tâches de formateur.N’hésitez pas à poser vos questions et à nous faire part de vos stratégies pédagogiques qui se sont révélées gagnantes auprès de ces populations.
(1) Selon Statistique Canada (2015) le terme immigrant désigne une personne qui est ou qui a déjà été un immigrant reçu/résident permanent. Il s’agit d’une personne à qui les autorités de l’immigration ont accordé le droit de résider au Canada en permanence. Définition récupérée de http://www12.statcan.gc.ca/nhs-enm/2011/dp-pd/prof/details/page.cfm?Lang=F&Geo1=PR&Code1=35&Data=Count&SearchText=35&SearchType=Begins&SearchPR=01&A1=All&B1=All&Custom=&TABID=3
(2) Selon Statistique Canada (2012) l’identité autochtone comprend les personnes vivant hors réserves ayant déclaré être Autochtone, c’est-à-dire Première Nation (Indien de l’Amérique du Nord), Métis ou Inuk (Inuit), ainsi que les personnes ayant déclaré être Indien inscrit ou des traités en vertu de la Loi sur les Indiens du Canada, et/ou les personnes ayant indiqué être membre d’une Première Nation ou d’une bande indienne. La somme des catégories dans cette variable est supérieure à l’estimation de la population totale pour l’identité autochtone, car une personne peut s’être identifiée à plus d’une identité autochtone. Par exemple, une personne peut déclarer être Première Nation et Métis. Définition récupérée de http://www5.statcan.gc.ca/cansim/a26?lang=fra&retrLang=fra&id=5780003&&pattern=&stByVal=1&p1=1&p2=31&tabMode=dataTable&csid=