Moi

Slam de Simon Lalonde
étudiant 2e année, programme architecture
Collège La Cité, 2010-2011
établis en art numérique
©SimonLalonde, 2010

J’aime bien les histoires, Et puisque l’auditoire en veut une

Laissez moi vous raconter la mienne,

de toute façon elle ne fera pas la une

Depuis ma naissance, je réfléchie, je pense,

Je voyage sans cesse, chaque seconde, à outrance,

Que ce soit en soi, ou à pied,

J’adore me rappeler les endroits que j’ai visités

Malheureusement, de l’occident au Moyen-Orient,

Lisbonne, Paris, Vancouver et Milan,

le Chili, la Californie, puis le Costa Rica,

Il faut souvent oublier ce que l’on a

Car tout ce qui nous appartient vraiment,

On l’a en nous, des souvenirs, pour le moment.

Ce qu’on cherche est souvent beaucoup plus près qu’on ne le croit,

Que ce soit l’amour, les amis, la famille,

J’aime les avoir près de moi.

Pour vous parler de la Nature;

J’ai laissé une ligne vierge, chose incongrue

Pour nous rappeler celle qu’on a perdue

Un jour, on utilise l’art comme un leurre,

Et puis, avec le temps on vient à se demander,

Si à coup de crayon c’est le plomb qui pleure,

Ou bien le papier qui se fait saigner.

«Il est bien plus difficile de se JUGER soi-même que de juger autrui.»

Disait un vieil ami au cours de ses péripéties.

Une dernière chose,

pour clore ma prose,

Écoutez bien ceci,

Comme venant d’un ami:

À regret,

On cherche trop souvent,

À devenir qui l’on est.

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J’ai pas de titre

par ©Faray Boga Mboma
étudiant en technologie de l’architecture, 2018

J’ai pas de titre
Je saute direct au premier chapitre,
Elle m’a demandé de parler de moi,
faut dire que j’ai pas trop le choix,
Je me vois comme un ensemble de choix,
mais accepter oblige particularité,
je suis de ceux là qui pense,
que les actes du passé faudra en découdre,
si on est résolu à tout résoudre,
Je ne perds pas mes marques,
Je ‘connais’ l’histoire
Je sais c’est qui Rosa Parks,

Une ribambelle de vieux fous
autour d’une table se partage un gâteau sans se sentir coupable,
Demande au gars du bateau, si c’est un acte louable
de mon continent, ils prennent ce qui leur arrange
Des actes du passé faudra en découdre,
si on est résolu à tout résoudre,

J’imagine Kemi Seba mettre sa camisa negra
je suis de ceux qui reconnaissent un être supérieur
Je peux ressentir son amour dans mon for intérieur
De ceux là qui pensent que les racistes sont des personnes qu’on assiste
Je plains ceux qui s’en laissent atteindre
sauf quand c’est structurel
Bof, j’ai pas de rimes, je chancelle

je suis de ceux là qui croient en l’être humain,
bien que coupable des actes inhumains,
si capable de l’impossible pour les siens,

Désolé soyez patients, je l’ai écrit à la main, non c’est pas chiant

L’homme a beaucoup d’horreur dans l’âme
plus qu’un film de Freddy Krueger,
Regarde Oncle Sam

Je suis de ceux qui adorent la musique,
Elle me comprend bien, des fois me rend sarcastique
Dis-moi, où est cette musique qui joue dans ma tête,
je fredonne sans cesse,
je m’en rends compte, j’arrête,

Dans la vie, il y a des sourires et des soupirs,
il y a des fous rire à en mourir,
on peut s’ouvrir et s’en rougir et déjà se nourrir de nos souvenirs.
Si tu vois rarement ma peine
C’est que ma joie est supérieure
si tu ne vois jamais mes larmes
c’est parce qu’elles coulent à l’intérieur
bien qu’il se passe des choses immondes
et puis plaire à tout le monde
c’est plaire à n’importe qui
Là non plus j’ai pas de rime,
Bah… tant pis.

MAMAN CHÉRIE JE T’AIME!

Par Antoinette Rehema Uwimana
étudiante,
programme d’Initiation aux arts et à la créativité
Collège La Cité, Ottawa, 2019

 

Ma Mignonne maman Mimi

Méritante mère, mouvementée

Multiples manières merveilleuses

Maman chérie, je t’aime!

 

Long trajet maman mignonne

Dans ton ventre étant tranquille

Protégée sans perturbation

Maman chérie, je t’aime!

Le jour J, maman mignonne

Me portant tendrement

Me nourrissant de ta poitrine

Maman chérie, je t’aime!

Grandissant sur tes genoux

Supportant, acceptant mes angoisses

Résistante aux souffrances et

Traversant toutes les épreuves

Maman chérie, je t’aime!

Partant soudainement

Dur de le supporter

Sans toi la solitude

Sans toi le désert

Maman chérie, tu me manques!

Naturellement, inoubliable

Ineffaçable et introuvable

Mémorable, Glorieuse

Marquante, Irremplaçable

Maman chérie, tu me manques!

Me voici mature

Ta nature m’a suivis.

Gagner et prospérer,

Progresser et développer,

Maman chérie, ta nature m’a suivis!

Ambitieuse et recherchée,

Courageuse et battante,

Gentille et intelligente,

Maman chérie, ta nature m’a suivis!

Pas de soucis

Soit fière de ta fille

Tranquillise-toi dans ton repos car

Ta nature l’a suivis!

Antoinette Rehema

Étudiante en initiation aux arts et à la créativité.

Deuxième chance

par Standlin Saint-Hilaire
étudiant de 1ere année,
Programme de sécurité informatique
Collège La Cité, Ottawa

J’écris pour m’exprimer, pour me libérer le cœur

Il n’est pas bon d’avoir un cœur lourd

Ma vie est trop courte pour passer mon temps à haire,

On a juste le temps pour aimer.

Le bonheur dépend littéralement de l’attitude envers la vie.

Ma vie est très simple, alors je ne vais pas passer mon temps à la compliquer.

Dans la vie, il n’y a pas de deuxième chance, car une erreur est une erreur, mais de la répéter est un CHOIX

Si la vie décide de me donne une deuxième chance, je changerai pour ouvrir plus grand les yeux et l’esprit.

Ne perdez pas votre temps dans cette vie; on dit que le temps est gratuit, mais avoir le temps est coûteux.

Dans cette vie, on n’a pas de temps à perdre, faisons ce qu’on a à faire parce on est toujours libre de changer d’idée pour avoir un futur diffèrent.

Les si mangent les ‘rais

par ©Xavier St-Jean
étudiant en technologie de l’architecture, 2018
J’aurais aimé naitre dans la classe moyenne,

Mais je suis né avec moyennement d’classe,

J’aurais aimé être premier de classe…

Jamais deuxième toujours le chef jamais second…

Heum…

J’aurais aimé ne pas avoir un temps d’attention d’une demi seconde,

Du genre la terre appelé la lune on n’est pas Apollo 11,

Réveille-toi!

Wake up!

Dress-up!

«Boogie le cadran sonne…»

J’aurais aimé qu’on me laisse dans mon rêve où j’étais King Kong

Qu’on me laisse ajouter 5 belles minutes à ma petite somme,

Qu’on me laisse pouvoir coller un peu ma petite blonde,

J’aimerais avoir les poches pleines à craquer de destin,

J’aimerais pouvoir dire que j’ai les poches à moitié vides de chagrin,

J’aimerais avoir les pocket full, les pocket full of sunshine,

J’aimerais que mes poches respectent au moins la loi 101,

J’aimerais avoir le parler soigné,

Mais né chez les franglophones je n’ai pas un beau français,

Je parle en bon français.

Je n’ai pas de mal à m’exprimer mais j’ai du mal à expliquer,

J’aurais aimé ne pas prendre plaisir à me chicaner,

J’aurais aimé, si j’avais pu remettre les pendules à l’heure avant que le clocher sonne,

Mais ding dong, qui sonne? C’est le portier qui cogne.

Puis en fin de compte les si mangent les ‘rais donc…

Les si mangent les ‘rais donc…

 

J’aime crier,

J’aime bondir,

J’aime mentir,

J’aime pas vieillir,

J’aime courir pis laisse-moi donc le faire avec des ciseaux

Je vais jamais m’asseoir,

J’vais peut-être faire le mort,

Pis ça se peut que je rentre tard ce soir si j’pars avec une pille de 100$,

J’aime être le chef des enfants terribles,

Pis garde en tête que j’suis le petit criss en tête de lice selon sept jours,

J’vais continuer même après les rides,

Pis l’amour rend aveugle mais moi j’aime comme un sourd,

 

Mais j’aime,

J’aime pis les si mangent les ‘rais et c’est ça qui comptes.

LA QUÊTE

par Billy Ange Manzi
étudiant au programme de Productions télévisuelles
Collège La Cité, classe 22553FRA, hiver 2017

Je suis né au Rwanda un beau jour d’été  199X

De la joie à la peine , au pays des mille collines ,

La vie ne tient qu’à une lame de machette ou de chance

Je survis à la nature la plus  noire de l’homme.

Voyage, partir au plus loin devient ma voie pour oublier cette malchance.

De pays en pays, de rencontre en rencontre, de langue en langue,

Du Rwanda en Ouganda, du Congo au Togo, du  Kenya au Botswana,

Mes périples dans ces lieux n’ont qu’un seul acheminement : celui du  vieux continent.

Celui d’un avenir sans terreur, plein de Bonheur et d’espoir de jours meilleurs.

La France, la Normandie, le Havre deviennent mes nouvelle terres, celles qu’ autrefois  des libérateurs venus d’Amérique et d’ailleurs s’y sont sacrifiés pour que d’autres puissent en bénificier .

Ai-je trouve mon havre de paix? Celui d’un nouveaux départ?

Mon monde à moi, désormais,  blancs, blacks et beurs.

Ma jeunesse, mon adolescence, mes amours, mes peines, mon éducation,
empreintes d’amour de liberté et d’égalité

De l’école primaire au 1er flirt ainsi qu’à la maitrise de nouvelles langues,
mon avenir devient universel

Nouveau départ

NOUVEAU DEPART
©David Mongulu, 2018
étudiant en Technologie de l’architecture

Je me réveille dans ce nouvel environnement.

Tout est si diffèrent.

Le chaud, le froid tout est à l’extrême.

Et s’adapter n’était pas dans le terme.

Je dois faire comme si de rien de rien n’été.

De toute façon, je n’ai pas le choix, telle est ma peine.

Alors j’écoute.

Je vois.

J’apprends.

Mais l’intégration n’est pas facile.

Après un long moment à croire que l’environnement était hostile.

Voilà la lumière au bout du tunnel.

Nouvelles rencontres, nouvelle amour.

Nouvelles cultures, nouveaux horizons.

Nouveau départ, nouvelle vie.

Tout parait à présent plus clair sur cette nouvelle terre.

Sur ce, merci à vous de faire de ma vie une toute nouvelle expérience.

 

 

 

 

Pas à pas

Slam personnel
Par Nicholas Lauzon

 

Pas à pas nous avançons

À la recherche de notre destination

Une odyssée en hauteur

Une montagne intimidante

Un sommet en perte de vue

Une histoire décourageante

Sans boussole, guidé par le « piff » d’une passion

Je prends un grand respire; je commence l’ascension

 

La montée, remplis d’obstacles et de défis

Offre à chaque détour, une leçon de vie

Une classe sur la persévérance

Un séminaire sur la patience

Un cours complet sur la motivation

Une longue étude en détermination

Pas à pas je deviens l’apprenant

Des hauts et des bas de mon cheminement

 

Cette escalade dans l’atmosphère

Peut sembler parfois solitaire

Cette montagne impitoyable et non pardonnante

Je ne vois toujours pas le sommet, un autre coup dans le ventre

Mais le voyageur humble et éduqué

Accepte l’aide offerte, apprend même à la demandée

Il n’abandonne pas, malgré les échos qui lui donnent le calvaire

Qui mange de la marde, qui crève en enfer

 

Armé de courage

Sourire au visage

Rêveur sans remord, tête dans les nuages

Pas à pas j’écris les pages

Pas à pas je crée mon voyage

Pas à pas je brise les barrages

Je deviens plus sage

Je ravage les images

De ceux qui me découragent

 

Le « trek » est long, le sommet est encore loin

Mais ce n’est pas le temps de rebrousser le chemin

La colonne forte, chaque position est planifiée

J’ai calculé les charges que je peux supporter

De bonne semelle sous ma fondation

Une tête remplie d’imagination

J’ai accepté mes faiblesses, j’ai appris de mes erreurs

Pas à pas – j’n’ai pu peur

Je suis l’architecte de mon destin

Tassez-vous de d’là – vous n’avez pas vu la fin.

SLAM – Courant de vie

 

         Une des activités que je fais avec mes étudiants ces temps-ci afin de les amener à jouer avec la langue, avec les mots et à exprimer à l’oral leur personnalité de manière originale et créative, se nomme le slam. Bien connue par les David Goudreault, Mehdi Hamdad et Grand corps malade de ce monde qui l’ont popularisé, il a aussi été soutenu par Slam Outaouais qui en est un des principaux moteurs dans la région d’Ottawa-Gatineau. J’ai donc donné pour consignes à mes jeunes adultes d’écrire un texte sur eux sous forme de slam qui va les présenter et faire connaitre certains traits personnels. J’ai aussi décidé de slamer ma vie et d’en écrire un pour eux que je partage avec vous, amie.s, lecteurs et lectrices de blogues.

Courant de vie (de L. Proulx)

 Tic tac tic tac, mon temps avance
à contre-courant
Tic tac tic tac, je me cache moi
derrière ma vague immense
Tic tac tic tac, OMMMMM

Mon heure vacille, une question de temps
Je risque mon sang à regarder ce qui me reste?
Suinter goutte à goutte ma chienne de vie?
Souiller mon corps en vie de ville?

Tic tac tic tac OMMMMMM

J’ouvre mes yeux, va t’en
Tête en l’air Tic tac tic tac
Je pense aux règles, ma mère, dimanche
Farme ta yueule! SHUT UP!

Tac-tic- tac-tic-tac OMMMMMM

L’heure s’écroule, je ferme ma bouche
J’éteins ma vision, mon vacarme tac-tic
Je me mets, moi, sous la manche
Étroite du mur étanche

Tac tic tac tic tac – cul de sac
Casse la muraille du murmure
Tombe le torrent de la tempête
Mord la poussière du vide

Tac-tic- tac-tic-tac OMMMMMM

Je cours vers ma vie, je me contracte
Ma ville sème sous silence
Des flocons d’ignorance crasse
De sa bouche le néant de ma langue
perle et déferle ses mots oubliés

Tic-tic- tac-tic-tac

***

          Pour ceux et celles qui l’ignorent, dans mon quotidien professionnel, je suis enseignante de français dans un établissement post-secondaire technique et à l’occasion, j’enseigne le slam. Mes étudiants ont au moins 17 ans, mais peuvent tout aussi bien en avoir 50. Cet établissement se situe dans un contexte particulier, celui d’être un collège de langue française dans une capitale canadienne où la majorité des résidents sont anglophones. Certains sont sûrement bilingues (44,8 %), d’autres francophiles, mais une majorité s’illustre par son unilinguisme endurci : 45, 5 % de la population de la région d’Ottawa – Gatineau parle seulement l’anglais et 8,6 %  parle seulement le français (Statistique Canada, 2012).

Ottawa, ma ville d’adoption depuis une bonne douzaine d’années  demeure toujours une ville officiellement unilingue de langue anglaise et ce sous la gouverne municipale du maire M. Jim Watson dont c’est le 2e mandat. Pourtant, elle est la capitale nationale d’un pays bilingue, le Canada. J’ignore encore ce que cette ville veut véhiculer comme image de marque au plan linguistique – j’ignore si un jour elle réajustera sa balance pour traiter la langue française d’égale à égale avec la langue anglaise.

En attendant, je prêche dans un désert la valeur d’un français bien écrit et l’amour de sa langue maternelle et je m’inquiète. C’est vrai, je me fais du soucis pour cette langue mal aimée. Je dis désert, car mes classes se vident au profit de cours en ligne (Internet) et d’examens de reconnaissance des acquis trop faciles à réussir. Je fais de mon mieux pour motiver mes troupes, celles qui demeurent fidèles et osent encore être ponctuelles et assidues. Ces jeunes vaillants qui osent encore parler le français avec la volonté de le perfectionner.

À ceux-là, je lève mon chapeau et je dis MERCI.

slam ma vie
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